lundi 25 juillet 2016

Montségur (2ème partie)

Bonjour à vous tous, aujourd'hui, deuxième volet sur Montségur et plus particulièrement sur les innombrables innocents, morts pour leur croyance sous l'inquisition (premier volet).

"Cathare" est un terme employé péjorativement par les catholiques au XIème siècle, afin de désigner sans distinction, toute forme d'hérésie.

Introduit dans le Languedoc au XIème siècle, le catharisme connaît un essor rapide. La papauté voit d'un mauvais oeil ce succès, car le catharisme a des liens étroits avec la décadence même de l'église romaine, ou du moins, de ses représentants...

Mais au début, rien ne vient à bout de cette évolution. Tout effort de l'église catholique est mis à mal.
Des discussions publiques opposent les meilleurs prédicateurs de chaque église. Mais durant ces disputes mouvementées, l'église catholique se discréditent elle-même à travers ses représentants quelque peu enrichis et peu loquaces pour débattre et défendre en langue "vulgaire", leur point de vue théologique.

A cette époque, l'église maintient la population dans la méconnaissance totale de la bible (refus de traduction en langue commune, et donc de connaissance, de libre pensée. Elle fonde son pouvoir sur la crainte de Dieu, sa punition, son Jugement et l'impossibilité pour les pêcheurs de sauver leur âme).
A l'inverse des hérétiques qui traduisent le Nouveau Testament et prêchent des valeurs propres au travail, au partage, etc. Les représentants de l'église catholiques, eux, s'engraissent et vivent pour leurs propres intérêts.

Rejetant le baptême des nouveaux nés (qui n'étant pas encore en âge de raison, n'ont pas de choix), l'eucharistie (considérée comme le fruit d'une superstition), le culte des reliques et de la croix (qui n'est pour eux qu'un instrument de torture), les hérétiques privilégient un retour à la simple liturgie des premiers chrétiens telle qu'elle est décrite dans les actes des Apôtres. Leur seule véritable cérémonie, d'ailleurs la seule attestée dans les Évangiles, est celle de l'imposition des mains, ou Consolament.
Le catharisme connaît alors un vif succès auprès des familles nobles et bourgeoises dans tout le Languedoc et l'Occitanie.

Cette situation ne peut durer. Au début du XIIIème siècle, le pape Innoncent III essaye de réduire l'hérésie en commençant par purger le clergé local. Puis il demande à son légat Pierre de Castelnau de sommer le comte de Toulouse Raymond VI qui protège ses vassaux cathares, de chasser l'hérésie et de se soumettre au pouvoir catholique.

Raymond VI, qui tente d'apaiser le pape, entend tout de même rester maître sur ses terres. Erreur. Sans doute commis à l'instigation du comte, l'assassinat en 1208 de Pierre de Castelnau est le prétexte à une réaction violente de l'église, qui excommunie Raymond VI, et appelle à la croisade les  " soldats de Dieu ", auxquels sont promis les biens et domaines qu'ils confisqueront au nom de l'église. C'est le début de la terrible croisade dite des Albigeois en 1209.

Cette guerre sainte, se transforme rapidement en mainmise des seigneurs du Nord sur les terres des seigneurs Languedociens, mainmise facilité par le manque d'unité de ces derniers.

Après la chute de Béziers, Carcassonne durant l'été 1209, châteaux, villes et villages tombent un a un aux mains des croisés, commandés dès la prise de Carcassonne par un petit seigneur d'Ile de France, Simon de Montfort, qui s'aimera la terreur près de dix longues années. Il perdra la vie en 1218 en voulant reprendre Toulouse.

La fin de Montségur :

En Mai 1243, une armée catholique, levée par le Sénéchal du Roi Hugues des Arcis, prend place au pied du pog de Montségur et après dix mois de siège, les croisés prennent possession du lieu. Un bûcher collectif fait de pieux et de fascines est érigé au pies du pog. Comme au temps de Simon de Montfort.

Le 16 mars 1244, deux cent vingt croyants, hommes et femmes qui ont refusé de renier la foi cathare, montent volontairement sur le bûcher. Parmi eux se sacrifièrent des soldats de la garnison qui n'avaient pas voulu les abandonner. Il fut rapporté que certains chantaient. Le catharisme n'a plus d'église, ses survivants sont voués à tomber un par un.

Une stèle a été érigée en 1960 au lieu dit " Prats dels crématschamp des brûlés. Il y est gravé " Als catars, als martirs del pur amor crestianLes cathares, les martyrs du pur amour chrétien.

Leur martyre marque la fin de la croisade dite contre les Albigeois.    
 
Une religion éradiquée, une doctrine morte, dont les seuls éléments connus ne le sont longtemps que par les écrits de ses ennemis, une fin tragique et d'innombrables légendes ont créé une image si fausse du catharisme, qu'il faudrait bien plus expliquer ce que n'ont pas été les cathares que ce qu'ils ont été.

Merci de votre visite, de votre fidélité, désolé d'avoir été un peu long sur l'explication, à bientôt...


l'entrée

cour intérieur


le donjon

une ancienne citerne d'eau


salle basse du donjon. A l'étage, porte d'accès au donjon par la cour intérieure

départ de l'escalier de la tour

la tour, on voit encore les points d'ancrage de l'escalier de pierres


l'extérieur

impressionnant  

le village cathare accroché à la montagne

idem

quelques vues



tout en bas à droite, le champs des brûlés

le village de Montségur actuel





le pog
stèle comémorative


no comment !!!