mardi 14 janvier 2014

Bélesta, mon village (suite)

Bonjour à vous tous et mes meilleurs vœux 2014.

Comme promis, la suite de l'histoire de mon village :  Bélesta (voir première partie).

La première mention du village date de 1173, plus tard le château a appartenu à Béatrix De Bellstar, co-seigneur de Vernet en Roussillon.
Il semble que la première famille seigneuriale de Bélesta soit celle de Jean de Belcastell dont les descendants céderont au XIVème siècle la moitié du village à Berenger III d'Oms.
Le village fût englobé dans le comté du Roussillon lors du traité signé à Corbeil en 1258 et légué au royaume d'Aragon.

Les Français envahirent le Roussillon lors de la guerre de 30 ans (1618-1648 et continua durant la Fronde) et le village paya un lourd tribut à la guerre. Le château fut en grande partie détruit.
L'église attenante au château dédiée à St-Madeleine, première mention en 1173, sera reconstruite dans l'enceinte du château et c'est en 1648 qu'elle devient paroissiale. Le retable classé date de 1645 dit du "Voeu de Louis XIII" et les cloches dateraient de 1613. 

Ce n'est qu'en 1659 que fût signé le Traité des Pyrénées à l'Ile des Faisans. Le Roussillon est devenu Français depuis cette date et la langue catalane interdite sous peine de mort.
Les ennemis d'hier réconciliés après quatre siècles de séparation, laisseront des séquelles parmi la population.                          

Les rois Louis XIV de France et Philippe IV d'Espagne y sont représentés par leurs premiers ministres respectifs, le cardinal Mazarin et Don Luis De Haro.
Le château a appartenu a plusieurs famille dont celle de Niort et se sont cinq sœurs, les dernières, a y avoir vécues avant d'en être chassées par la révolution de 1789.

Revenons à nos jours.

Dans le temps, le village était exclusivement tourné à la viticulture, et à l'heure actuelle, il n'y a plus que quelques vignerons en activité. Le reste du terroir a malheureusement été arraché, la cave coopérative fermée et le village se mourrait lentement. Les jeunes "montaient" à Paris pour trouver du travail, j'en ai fait parti.

La culture du vin étant parfaite, nos anciens avaient réussi grâce à leur savoir-faire et le terroir incomparable, à obtenir l'appellation "Château de Bélesta".

J'ai connu le village avec une boulangerie, trois épiceries dont deux faisaient également boucherie-charcuterie et un café où les hommes se rendaient le soir autour d'un café orgeat, pour taper la belote, le "truc" (prononcé "trouc" - jeu de cartes catalan) ou pour une partie de pétanque bruyante.
La patronne se nommait Fifine, une petite bonne femme toute frêle mais qui menait son café avec beaucoup de poigne.
Aujourd'hui il n'y a plus de commerces, mis à part un petit café le jour de la fête du village et l'été pour les touristes. Un camion passe quotidiennement pour le pain, et une fois par semaine pour le reste.
En un demi-siècle la population a été divisée par deux.

Mon grand-père maternel qui se prénommait Jean, était tailleur de pierre et avait sa carrière à quelques kilomètres du village. Il avait néanmoins quelques vignes pour aider les fins de mois.
Aujourd'hui il n'y a plus que quelques vignerons, relativement jeunes pour la plupart, qui font vraiment de l'excellence reconnue en matière de vin .

Depuis une vingtaine d'année les quelques 220 habitants se battent pour que vive leur village.

Le tourisme y contribue énormément grâce a la beauté de l'endroit et du Fenouillède en général, de la découverte de la grotte de la Caune où les objets divers.
Plus 32 squelettes ont été étudiés et surtout 28 poteries intactes datant de 6000 ans, ont rejoint le château devenu  musée ; de l'ancienne cave coopérative qui a été emménagée en complexe hôtelier haut de gamme avec son restaurant gastronomique et de ses très bons vins qui font renommée.
On y trouve un second restaurant plus traditionnel mais de très bonne qualité "Chez Pierre" vous y serez très bien accueillis.

Je vous invite à y aller faire un tour, je suis sûr que cela vous plaira.

A bientôt et merci.

l'ancienne cave transformée en hôtel restaurant haut de gamme" LE RIBERACH "
au 1er plan l'ancienne cave coopérative (photo prise au printemps) en
arrière plan le Canigou

vue depuis la route du col
vue de la route d'Ille sur Têt (au printemps)

vue d'un chemin de randonnée (au printemps)

le château musée

bâti sur un éperon rocheux

les anciennes arcades

la porte d'entrée du château

l'église attenante à celui-ci

des ruelles étroites

et pentues

des anciennes  portes

la rue principale

ancienne cave coopérative transformée en hôtel-restaurant haut de gamme

ancien abreuvoir pour les chevaux

date de la construction

quelques noms de rues...




la colline et sa croix dominant le village

vue imprenable du village depuis la colline sur la route de Caladroy

en haut à droite le col qui va à Caramany et à Cassagnes

panorama depuis la croix


et pour finir, mon fidèle compagnon !

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